==> IciBon sang... Ca ne pouvait pas continuer à durer cette histoire. Que ce soit dans n'importe quelle ville, les flics étaient bien tous les mêmes. Des connards qui ne pensaient qu'à ce qu'ils avaient dans le froc, et les femmes passaient vraiment pour de la merde à coté. Après sa brève discussion avec une russe, elle était retournée chez elle, puis reprit son uniforme de police. Suite à cela, elle partit vers le commissariat, puis entreprit une conversation avec ses collègues. Curieusement, la discussion dévia vers un sujet qui ne lui plu pas du tout. Une femme dans la police, ben voyons ce serait la fin du monde ! Toutes des poules, une petite tête un gros cul, juste bonnes à s'allonger puis à écarter les cuisses. Elle n'avait rien dit, se contentant d'esquisser un sourire faux, pour ne pas paraître étrange aux yeux de ces hommes qui riaient tous aux éclats. Elle voulait bien croire aux miracles, mais là ce ne serait qu'espérer pour rien. Ou bien, qu'on lui en présente un, un de ces mâles qui se pavanaient comme des paons, fiers de ce qui pendait au sein de leur entre-jambe. Comme qui dirait, c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Une goutte de trop, l'eau qui coulait à profusion, et le récipient qui dégringola de la table avant d'exploser en une infinité de morceaux... Quelque chose s'était brisé, en elle, au plus profond de son être.
Evey, ou plutôt Leon aux yeux de ces ignares s'éclipsa d'une manière rapide, avec un bref sourire comme tout point de départ, feignant le fait d'avoir une mission importante à accomplir. Un peu de vadrouille dans les couloirs, et elle put percevoir une bribe de conversation des plus intéressantes. La voila ! La clef de sa vengeance, ses neurones se mirent en route d'une manière rapide. Quelle délicieuse idée de ne pas avoir totalement fermé la porte monsieur... Un grand merci à vous ! En plusieurs enjambées rapides, elle partit hors du commissariat, avec une idée derrière la tête. Le temps que l'autre événement se mette en place et qu'elle y trouve le moment opportun, la nuit serait déjà bien présente, et donc les couloirs du centre de police seraient bien plus désert qu'à cet instant donné... Tout en marchant vers son domicile, un rire intérieur lui brûlait l'estomac. Ca y était, elle avait disjoncté ! Et pourtant, et pourtant... Tout était clair dans sa tête, comme de l'eau de roche.
~°~ Quelques temps après ~°~
Evey n'était plus qu'à quelques mètres de la porte principale des locaux, sortant tout juste d'une petite ruelle sombre à quelques foulées de là. Elle plissa les yeux sous la luminosité soudaine, les rétines trop habituées à la grande pénombre qui régnait au-dehors. Quelques pas dans l'antre des machos, passant d'une pièce à l'autre, tel un loup recherchant sa proie. Sa main droite tremblait, de peur, ou d'excitation ? Un mélange des deux, dans tous les cas, cette impression lui tordait les boyaux en divers nœuds au final. Des paroles venant d'une pièce annexe, plusieurs personnes... Elle s'approcha doucement, et se rendit compte qu'il s'agissait là d'une pièce d'interrogatoire. Seul bémol, parvenir à voir l'intérieur. Elle plaqua son oreille à la serrure, après s'être assurée que personne d'autre n'arrivait en ces lieux. Des bribes éparses lui parvenaient, mais insuffisante pour savoir de qui il s'agissait. Elle se remit d'aplomb sur ses jambes, et s'éloigna de quelques pas, avant d'aller prendre place dos contre un mur, un peu plus loin dans le long couloir. L'attente d'une occasion, la seule chose qui lui restait à faire. Au bout d'une poignée de minutes, la poignée finit par se baisser, puis la porte s'ouvrir. Rapidement, elle partit dans un coin afin de passer inaperçue. Se cacher dans l'endroit où elle travaillait, chose bien ironique à voir sans n'en connaître la raison précise... Elle savait qui avait été assigné, et cet homme sortit parmi deux autres.
*Trois... merde*
Les trois êtres partirent dans une pièce annexe, qu'elle savait tout aussi dangereuse. Une grande vitre leur permettait de voir ce qu'il se passait dans l'autre où le prisonnier était retenu. Maintenant la question était. Y avait il quelqu'un d'autre dans la salle avec le dénommé Pyotr ? A voir plus tard, au moment venu... Evey demeura sur place, à attendre encore et encore. Pas plus de quelques dizaines de secondes plus tard, deux hommes ressortirent, sans Tanner. Cela faisait un moment qu'elle était dans cette branche là, et songea à une chose. Une pause, pour laisser un seul homme surveiller le détenu ? Inutile d'être à plusieurs pour aller chercher quelque chose de précis, ou cela risquait de prendre un peu de temps... Une pause, sûrement. Du moins elle l'espéra au plus fort au fond d'elle même. Pile ou face, la seule donnée qui demeura intact dans son esprit à cet instant précis. Après tout, sa chance lui avait bien souvent porté grand secours... Une fois les deux individus hors de son champ de vision, elle partit en direction de la salle dans laquelle résidait en toute logique Tanner. Personne dans les couloirs... Main sur la poignée de porte, l'autre plongée dans sa veste, à la napoléonienne. La crosse de son flingue entre les doigts, elle retenait à présent son souffle.
*Un... Deux... Trois !*
La porte s'ouvrit brusquement, sous sa brusque poussée. Elle se précipita dedans sans un bruit, pistolet au silencieux armé déjà sorti de son holster, afin de ne pas laisser la moindre chance de réaction à Tanner. Elle ne connaissait pas sa position, et ni même si quelqu'un d'autre était avec lui. Tant pis, en cas d'échec, elle n'aurait qu'à feindre, faire croire qu'elle avait crut à un appel à l'aide ou autre. Mais chance, il était seul. Moins pour lui, il se retrouva immédiatement avec le canon dirigé vers lui. Pfuit. Un coup partit. Puis un deuxième, tir groupé dans sa tête, on n'était jamais trop prudent. Bourrine la miss, mais pas le choix, sa décision était prise à présent. Tout son plan véhiculait à toute vitesse dans sa tête, il ne lui restait plus qu'à le mettre à exécution en espérant que l'improvisation n'en ferait pas trop parti. Du sang avait giclé sur la vitre, si celle ci n'avait pas été teintée, Pyotr aurait eu droit à un magnifique spectacle. Evey regarda le corps du policier gisant sur le sol, et porta une main rapide sur son cœur, comme un désolé envoyé à son âme. Il ne lui avait jamais rien fait, mais c'était ainsi, tombé sur lui. La faute à pas de chance comme qui dirait. Inutile de regretter son acte, il ne restait qu'à assumer à présent. L'albinos referma rapidement la porte derrière elle, puis partit vers le cadavre, vite agenouillée à coté. Elle n'eut pas de mal à récupérer les clefs, puis ressortit de la pièce aussi vite qu'elle y était rentrée, après s'être assurée que Pyotr était bien seul, et que les couloirs étaient toujours vides. Cool la nuit, l'agitation se faisait beaucoup moins brusque...
Evey referma la porte derrière elle, peut-être que les collègues n'auraient pas la clef sur eux, ce qui lui ferait gagner un peu de temps, quoi qu'ils soient partis faire. Elle ouvrit l'autre porte, puis entra avec un léger sourire aux coins des lèvres à la vue de l'homme esseulé, main liés par des menottes. Mais lui, ce n'était pas un flic. Lui, elle n'avait aucun intérêt à le voir ainsi, aucun plaisir à en retirer de son instant de faiblesse. Elle recala son flingue dans son holster avant de prendre la parole. Voix rude, rapide, basse. En aucun cas féminine, il ne fallait pas susciter des questionnements dans l'immédiat.
"Pyotr Novgorov ? Levez vous et suivez moi, rapidement. Pas de question, pas un bruit. Pas maintenant, il faut faire vite, j'ai bien peur que le temps nous soit compté."Suffisamment près de lui afin de ne pas avoir à élever la voix, et donc se faire remarquer. Entre temps, elle avait analysé les traits du jeune homme. Aucun doute possible, c'était bien la description qu'elle en avait entendu, et cela correspondait avec quelque chose en sa possession... Elle indiqua la sortie en hochant la tête vers la porte laissée entrouverte, puis fit volte face afin de s'y diriger, puis de passer sa tête dans l'entrebâillement. Se retournant, elle garda le silence, mais lui fit signe de la suivre. Et maintenant, allait-il se fier à elle et son petit manège ? Après tout, elle ne lui avait rien dévoilé, mais si elle avait voulut sa peau, cela ferait un moment qu'elle lui aurait tiré dessus... Rien à perdre après tout. Elle attendit sa réaction, attendit la réponse à ses actes.