Une âme perdue

[Premier Post]
Une âme perdue Eveyvavacopiefy4

Une magnifique journée qui s'annonçait aux yeux de la jeune albinos, les magnifiques flocons de la même couleur que sa chevelure lui donnait du baume au cœur, comme si celui ci s'en trouvait dégorgé de toute responsabilité. Elle était sortie de chez elle l'esprit bien ailleurs en fin de matinée, après avoir passé une nuit des plus reposantes. Rien ne venait troubler la quiétude de cette demoiselle qui marchait d'un pas ample, que ce soit des personnes qui la bousculent, des cris d'enfants hyperactifs se ruant dans la neige. Evey avait décidé de prendre un peu de bon temps avant de se rendre éventuellement à son travail, on était dimanche aujourd'hui après tout, jour qu'elle décrétait de repos, flic ou non. Le boulot pouvait toujours bien attendre, elle se sentait bien dans sa peau, bien dans son corps de femme, libre de tous ses machos qui ne cesseraient de la railler s'ils découvraient la vérité. Elle observait tout autour d'elle, son métier voulait qu'elle soit toujours à la recherche de la moindre petite information susceptible de l'intéresser, afin d'aller mener son enquête dessus peu de temps après, travestie ou non, tout dépendait du contexte. Sa position était en réalité tout à son bénéfice, elle pouvait apprendre bien des choses en temps que simple citoyenne américaine, nul ne savait qu'elle était flic, en dehors d'elle bien entendu.

*Neige... Vie... Sang... Cris... Mort... Omniprésente. Mais pourtant si discrète... Lueur... Lumière... Tout renait, avec tant de difficulté... Succession incessante... *

Ses pensées n'étaient que successions de mots, ou de phrases intensément courtes. Si peu de sens aux yeux du monde extérieurs, si lourd aux siens. Ses yeux rouges foncé se baladaient un peu partout, et pourtant elle ne voyait rien, immergée dans un immense univers cotonneux. Il faisait froid, elle demeurait les mains bien enfouis dans les poches de son manteau fermé, et pourtant elle ne ressentait pas cet aspect piquant de la vie qui lui mordait le nez, et qui faisait rougir ses joues. Le monde tout autour allait très lentement, tel un film passé sans le son, au ralenti. Tout était détaillé, tout prenait un tel sens. Le temps passait vite quand à lui, il ne lui semblait que cela ne faisait que cinq minutes qu'elle avait quitté son foyer si doux, et pourtant elle se trouvait déjà au cœur de la zone urbaine américaine. Elle n'était pas bien prudente, petite fleur perdue au sein d'un monde tellement injuste, contre lequel elle s'efforçait de lutter jour après jour. La blanche se sentait légère, il lui suffirait de tendre ses bras pour s'envoler, partir de cet endroit. Elle finit par se stopper, puis secouer la tête afin de retirer les cristaux de glace qui avaient prit place sur ses cheveux, camouflés du fait de leur propre couleur. Elle observa tout autour d'elle, elle n'avait qu'une envie en tête...

*M'assoir... Rien qu'un peu de temps, mais pas par terre.*

Elle refit encore quelques pas, puis ses iris vinrent trouver un banc un peu plus loin, accolé à la façade d'un immeuble, vide. Elle s'en approcha d'un pas lent, sans ne vraiment regarder dans la direction où elle marchait, mais pourtant elle était sûre des pas qu'elle alignait. Du revers de sa main, elle retira mollement la neige présente sur une partie de l'assise, puis prit place, les mains posées sur ses genoux, recouvertes de chauds gants de cuir rembourrés. Elle ne souffrait pas du froid, bien enveloppée dans ses vêtements. Elle se remit à observer les gens qui allaient et venaient, à la recherche d'une bonne âme qui viendrait peut-être lui porter compagnie. Elle appréciait grandement la solitude, mais en souffrait en même temps. Besoin d'être seule, mais besoin d'être entourée aussi. Elle ne savait jamais réellement où elle en était, puis assumait ses actes au final, en se disant que finalement tout était mieux comme ça.

Sur ses épaules une petite couche de neige commençait déjà à se former, sans ne l'inquiéter plus que cela, bien que le froid commençait à se faire doucement ressentir à cause de l'activité qui venait de se stopper.

5emeChapitre

Le peu de soleil qu'il restait avait laissé place à la neige. Elle n'était pas habillée pour ce temps mais décidait de rester encore un peu. On ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver et si elle demeurait dans les quartiers américains, ses chances qu'il se passerait quelque chose augmenteraient. Elle ne savait même pas ce qu'elle espérait. Peut-être une personne ? Un bout de papier voletant au vent ? Une action du genre explosif et/ou ensanglanté ? Elle n'attendait qu'une seule chose pour l'instant : la rencontre avec le groupe d'adolescents. Si seulement elle pouvait en croiser ne serait-ce qu'un seul... Mais elle n'en vit aucun. Alors elle se mit à déambuler sur les trottoirs enneigés. Les rues se vidaient. Et la solitude et le silence revenaient. Elle se mit à rêver qu'elle se retrouverait seule sur ses larges avenues. Les voitures en travers de la route, abandonnées. Les feux passant du vert au rouge naturellement. Et ses pieds l'emmenaient là où ils le souhaitaient. C'est ainsi qu'elle découvrit une femme, assise à un banc lui-même collé à un immeuble. Son expression était de celle qui était autre part, qui voyageait nulle part. Et pourtant, Elisa eu envie de l'accoster. Mais elle ne savait pourquoi...

(Anglais) : Bonjour. Je peux m'asseoir ?

Les quelques pas qui séparaient les femmes furent abolies. Et ils furent exécuté rapidement, d'un mouvement inpulsif. De temps en temps, Elisa ne se contrôlait pas, et ses gestes venant de son passé refaisait surface. Aux yeux de son interlocutrice elle devait passer pour quelqu'un d'étrange mais peu importe... Son visage se rapprocha à quelques centimètres de l'autre et elle lui sourit. Celui-ci était une arme, un simple sourire pouvait créer bien des choses. Et ce qu'elle espérait était de se faire passer pour quelqu'un de chaleureux malgré le temps. La neige se posait sur ses épaules, sa tête, partout où elle pouvait s'accrocher. Puis elle fondait, et des frissons traversaient la russe. Habillée comme elle l'était elle ne pourrait pas rester longtemps. Alors elle parla de nouveau, de nouveau impulsive. La femme aux cheveux de neige n'avait pas dû avoir le temps de répondre à la première question qu'une deuxième lui était posée :

(Anglais) : Tu connais pas un bar où on pourrait se réchauffer et boire ?

La russe s'était relevée, cherchant du regard soit le groupe d'adolescents soit la lumière chaude d'un bar. Mais elle ne vit rien. Elle se retourna vers la femme et attendit sa réaction...

Evey vit une personne dans son coin d'œil qui semblait s'approcher d'elle. Mais elle ne daigna pas bouger pour le moins du monde, elle se contenta de regarder ailleurs tandis que l'étrangère s'approchait doucement. Elle fut bien obligée de relever la tête lorsque celle ci lui posa une question, à laquelle elle ne répondit que d'un simple coup de tête affirmatif. Bien sur qu'elle pouvait s'asseoir si elle le désirait, ce banc là n'était pas sa propriété, loin de là. Elle n'avait pas envie de parler, elle était bien assise ici, comme fermée dans son propre cocon. Mais il fallait croire qu'elle allait devoir reporter sa tranquillité à un autre moment, celui ci n'était plus propice. Evey vit la tête de la russe s'approcher dangereusement de la sienne, mais elle n'en tint pas compte et n'esquissa pas le moindre geste. Quand à son sourire, ça aurait bien était la dernière chose qu'elle lui aurait rendu. Elle la regarda d'un air des plus impassibles, nulle ride ne transgressant son visage. Puis elle se releva, et se remit à parler. Le tout en quelques secondes, cette personne lui semblait être des plus.. hyperactives peut-être, impossibles à tenir en place, de quoi s'en taper la tête contre les murs pour peu que vous soyez dans un état de fatigue relativement avancé.

"Des bars je pense que vous pouvez en trouver un peu partout dans ce quartier... Ou des clubs, mais certains quémandent une autorisation ne foncez pas tête baissée. Si jamais le "on" me comprenait également, sachez que je n'ai ni froid, ni soif."

Manière détournée pour dire qu'elle n'avait aucune envie de la suivre dans un quelconque bar. Elle voulait rester dehors, profiter de la fraîcheur qui régnait, de cet air qui semblait si pur par ses poumons. L'albinos posa ses mains sur ses genoux afin de prendre un certain appuie afin de se mettre debout. Une fois chose faite, elle plongea son regard dans celui de l'inconnu, puis reprit la parole presque aussitôt après, ne voulant pas paraître comme l'une des femmes les plus froides de ces lieux déjà glacés par un temps incertain.

"Mais je veux bien marcher un peu si vous voulez... Cela vous réchauffera de la même manière. Enfin si vous désirez parler. Au passage, comment vous appelez vous?"

Elle était plutôt du genre à ne pas marcher avec des inconnus. Et puis, si elle pouvait récolter des informations lors de ses balades, ce ne pouvait pas être une mauvaise chose, après tout il s'agissait là d'un des éléments primordials de son travail. Elle attendait donc, puis agirait en fonction de la réponse d'Elisa. Soit elle se mettrait à marcher, soit elle s'assoirait de nouveau pour en repartir qu'un peu plus tard, lorsqu'une sensation de frigorification se fairait ressentir.

6emeChapitre

La rencontre avec cette femme pouvait se comparer avec un bloc de glace. Elle n’avait pas de réaction : Quand elle lui avait souri, elle était restée impassible, pas une once d’expression était passée sur son visage. Puis elle avait décliné son invitation à aller dans un bar se réchauffer et boire, mais elle l’avait dit avec des sous-entendus, indirectement. Son refus d’aller boire un verre avait légèrement vexé la russe mais elle avait automatiquement ignoré ce qu’elle considérait comme un affront personnelle qui n’en était finalement pas un. Elle avait simplement soif. La femme aux cheveux de neige s’était ensuite levée, avait plongé ses yeux dans les siens et avait enchaînée. Elisa n’avait point eu le temps de répondre. Elle avait quémandé à ce qu’elles aillent marcher. Puis avait demandé son nom. La russe l’avait regardé dans les yeux, essayant de savoir ce qu’elle pouvait bien penser mais aucune émotion de transparaissait. Une image se dessina dans sa tête, celle d’un morceau de glace sans aspérité. Devait-elle répondre ? Avec son vrai nom ? Plongeant sa main dans sa sacoche, elle en tira une cigarette, en proposa une à son interlocutrice et alluma finalement la sienne (et celle de Evey si elle acceptait).

« Allons déambuler en ville… »

Elisa avait préférée de ne pas lui dire son prénom, elle ne pouvait le lui dire maintenant, elle fallait qu’elle en sache plus. Une bouffée de cigarette envahit sa bouche puis elle la relâcha en regardant le ciel. Les reflets des armes de ces gardiens étaient toujours présents. Ils devaient y avoir cette protection vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qu’il neige, qu’il vente ou qu’il fasse un beau soleil. Elle aspira une nouvelle bouffée, et la relâcha une nouvelle fois au ciel en se demandant ce qu’elle pouvait lui demander et comment. Elle devait réfléchir comme un haut gradé, comme le haut général qu’elle était… Une nouvelle bouffée fut relâchée dans ce ciel enneigé. Si elle demandait son prénom, elle ne lui répondrait sûrement pas du fait qu’elle ne l’avait pas donnée. Si elle demandait ce qu’elle faisait, cela paraîtrait trop personnel, elle aurait sûrement des doutes. Elle devait parler du « beau temps », cela lui paraissait chiant mais elle fallait qu’elle tisse un lien de confiance. Alors elle décida de faire un mélange de tout cela :

« On m’a appelée Elisa lorsque je suis née en Russie. Il y faisait le même temps qu’ici mais ce n’était pas pareil. Là-bas c’était un endroit dangereux, je devais être tout le temps sur mes gardes. Mais bon, on se fout du passé. On est là et c’est ce qui compte. Et toi, comment t’appelles-tu ? »

A la suite de ces mots, Elisa se trouva un peu ridicule, comme à chaque fois qu’elle racontait des choses comme cela. Mais si elle voulait tisser ce lien, elle se devait de raconter ces choses là. Si elle n’était pas qu’un bloc de glace, elle ressentirait légèrement de l’empathie et une fissure apparaîtrait. Et puis elle avait donnée son prénom, ce qui pouvait être une preuve confiance. Elle avala la dernière bouffée de sa cigarette et la jeta au sol, négligeant de l’éteindre. Elle tourna ensuite la tête vers l’albinos et attendit sa réponse. Cette fois-ci elle ne lui sourit pas. Elle utilisa juste un masque de sympathie…

"Merci.."

L'albinos accepta volontiers la cigarette, fumant occasionnellement. En réalité, elle fumait beaucoup plus lorsqu'elle se travestissait, histoire de faire passer des manières d'homme en plus. Mais sans sa couverture, il lui arrivait aussi de fumer, comme ça, pour le fun, par envie, mais jamais par manque. Sauf dans les moments où elle se trouvait en tel stress qu'elle aurait fini par se bouffer l'intégralité de ses phalanges. Elle remercia d'un signe de tête la russe, puis tira une grande bouffée sur la clope, puis relâcha ensuite la fumée par ses narines, tel un dragon de l'ère Meiji. Nouveau signe de tête, Evey se mit donc silencieusement en route. Elle ne savait pas quoi dire, ce n'était pas forcément dans ses habitudes de parler ouvertement aux inconnus. La moindre bourde de sa part pourrait lui couter extrêmement cher, alors elle préférait largement faire preuve d'une grande prudence, presque maladive. Mais il fallait vivre se disait t'elle, bien que la sureté soit plus forte que toutes les autres pensées qui pouvaient partager son esprit. Elle écouta parler la russe les yeux dans le vide, cherchant un endroit où marcher, peut-être plus sympa qu'un univers fait de béton et de neige. A elle de répondre, donnait elle son véritable nom, ou non. Ce n'était qu'une simple citoyenne aux yeux de tous après tout, elle n'avait alors aucune raison de se méfier...

"J'm'appelle Evey... Américaine, j'ai toujours vécut dans cette ville bien que toute ma famille en soit partie... Elle est dangereuse à ce qu'on me dit, des histoires de gangs... Il faut croire que j'ai eu de la chance jusque là."

Acheva t'elle sur un faible sourire. Elisa avait prononcé le fait de venir de Russie, faisait donc elle parti du clan russe, ou alors était ce là que le fruit d'un heureux hasard ? Il fallait qu'elle en sache plus, où alors qu'elle essaie. Evey ne faisait parti d'aucun clan, mais connaissait quelques préceptes sur chacun. Cependant, elle ne connaissait pas les détails les plus croustillants, et ne pouvait questionner ouvertement la jeune femme. De toute manière, les chances qu'elle réponde étaient bien maigre, à moins d'être suicidaire et se clamer membre du clan russe au beau milieu du quartier américain. Elle prit une nouvelle bouffée, savourant cette chose qui se rendait dans ses poumons jusqu'à user du même chemin inverse afin de s'échapper. Son pas était plutôt lent, elle profitait de cette balade, et commençait à profiter un peu de cette compagnie d'infortune. Il lui fallait toujours un peu de temps pour s'habituer aux gens, si bien qu'elle se mit à sourire légèrement, casser ce faciès de plâtre qui faisait de son visage quelque chose d'inexpressif.

"Vous venez de loin... Pourquoi l'Amérique, pourquoi cette ville ? Pour vous changer, vous auriez pu aller dans le sud, il fait meilleur y vivre là-bas.."

Au niveau du temps déjà, et puis il y avait des coin bien sympathique, sans tension, juste des gens heureux de leur vie. L'américaine finit par achever sa cigarette, qu'elle jeta d'un geste précis au pied d'un mur, où elle acheva de se consumer de son propre gré. Elle mit les mains dans ses poches, bien qu'elles soient déjà gantées. Elle ne demeurait aucunement sur ses gardes, et observait le paysage comme un enfant sans la moindre conscience du danger qui peu subsister autour de lui. Elle avait toujours était relativement sûre d'elle, depuis son arrivée à Chicago du moins.

7emeChapitre

La femme aux cheveux de neige cherchait à connaître son passé. Ses questions étaient subtils, si elle ne répondait trop vite sans avoir réfléchi ou alors le contraire, répondre trop lentement après avoir bien réfléchi, elle se ferait piégé, devrait avouer qu'elle a rejoint la mafia russe et cela tournerait au bain de sang. Cette pensée la fit frissoner car cela faisait bien longtemps pour elle qu'elle ne s'était délecté de ce flot carmin. Mais ce n'était pas le moment de penser à cela. Elle regarda Evey et y vit son visage qui devenait plus expressif. Faisait-elle fondre cette carapace de glace ? Si c'était le cas elle devait continuer mais comment ? Comment pouvait-elle répondre à sa question sans se faire démasquer. Devait-elle dire que la ville en Russie était trop dure et trop pénible. Ou alors... Que pouvait-elle dire ? Peut-être qu'elle était membre de la mafia avec un sous-entendu. De cette façon elle pourrait évaluer son interlocutrice. Finalement, elle opta pour une semi-vérité. Elle répondit à sa question sur un ton ennuyé, barbant, comme si cet épisode n'avait rien de palpitant. Elle regarda de nouveau le ciel avant de répondre, ce ciel qui lui donnait une impression de liberté.

"Disons que je n'ai pas eu le choix. Il y a quelques temps je me suis fait capturée par je ne sais qui. Surement une mafia locale, mais je ne pense plus à savoir qui était-ce car je suis désormais libre. Et cela je ne veux pas qu'on me le vole."

Sa main replongea pour une seconde fois dans sa sacoche, cherché une nouvelle cigarette. Elle en proposa une à Evey et alluma la ou les cigarettes. Ses yeux obervaient toujours ce qu'il se passait dans le ciel, et un nuage grisâtre vint obscurir sa vue quelques instants, le temps que la fumée s'évapore aux quatre coins de la ville. Comment pouvait-elle soutirer des informations à cette femme sans que cela ne se voit ? Ses bras vinrent se placer derrière sa tête. Puis elle eut une idée, elle arguùenterait légèrement sur ce qu'avait dit la femme aux cheveux de neige, et enchainerait sur une question personelle. Elle ne pourrait s'y soustraire sous peine de percer la curiosité de la russe. En quelque sorte, elle était piégée. Elle regarda de nouveau sa compagne, avec un regard et un timbre de voix interrogateur, ainsi que de la curiosité.

"Tu n'as donc jamais eu affaire à des gangs ? Je pensais que dans ce quartier il y avait dû avoir de sérieuses et nombreuses guérillas. Enfin bref, tu as de la chance d'avoir été tranquille durant le passé. D'ailleurs, travailles-tu quelque part ? Moi, depuis que je suis ici, je gères un petit bar."

Le ton changea sur ces deux dernières phrases, il devint plus vif, comme si elle s'était subitement réveillée. Les femmes tournèrent à un coin de rue. Au bout de l'avenue se trouvait un marchand qui pliait bagage. Il devait vendre des hots-dogs avant que la neige ne se mette à tomber. Elle proposa à Evey d'aller voir ce que vendait ce marchand.

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[Evey : Quand penses-tu que nos chemins vont se séparer "in real life" ??]

Evey observa la jeune femme sans n'ajouter le moindre mot supplémentaire. Elle s'était faite capturée par une mafia, d'accord, mais où? La russe certainement,, vu ses origines, il était bien peu probable que les asiatiques voudraient d'une personne aussi éloignée de ses origines... Peut-être les américains... Plus les russes dans sa tête, si elle devait pousser à réflexion, c'était dans ce sens là qu'elle irait. Mais plus tard. D'ailleurs, en venant en Amérique, ou alors directement dans son pays ? Si c'était cette dernière solution, elle devait exercer un certain pouvoir, et dans le cas contraire, c'était plutôt la faute à pas de chance. A moins qu'elle y soit venue pour cette optique là. Poser d'avantage de questions risquerait de nuire à l'albinos, et pourtant encore des questions lui brulaient les lèvres. Mais si elle n'était nullement au courant de rien de ce qu'il pouvait se passer ici, cette réponse lui aurait été amplement suffisante. Elle se décida donc de répondre tout d'abord par un hochement de tête, puis ne fit vibrer ses cordes vocales qu'après.

"Ah... Cela n'a pas du être facile pour vous. Mais vous avez raison de vouloir conserver votre liberté. Il n'y a rien de plus précieux, ou presque..."

Son air se fit un peu plus sombre, elle savait de quoi elle parlait la demoiselle. La liberté, cette chose qu'elle ne pouvait acquérir dans son travail qu'en se déguisant afin de ressembler à l'un de ses nombreux primates en manque. Les personnes en qui elle avait la plus mauvaise opinion, c'était bien les flics, enfin, les hommes flics. Bel exemple pour la ville, dirigée par des machos en puissance. Tout dans les muscles, rien dans le crâne, nada, même pas une petite place pour le cerveau dans leur tête emplies de choses aussi inutiles les unes que les autres. Alors que celle des mafieux... Tout semblait plus équitable là-bas, enfin, il devait toujours régnait des élans de machismes assez prononcés, mais moins déjà à ses yeux d'après ce qu'elle avait pu observer de ses propres yeux. Le fait de vouvoyer une personne qui la tutoyer ne lui posait strictement aucun problème. Enfin, dans ce contexte là. Mine de rien, elle était polie, en dehors de ses heures au commissariat. Là elle tutoyait quasiment tout le monde, sous son apparence masculine. Elle déclina l'offre de la cigarette d'un signe de main, suivit d'un non merci. Elle plongea son regard dans celui de sa compagne de marche, à l'entente de sa question. Où elle travaillait? En voila une très bonne question.

"Je ne travaille pas... Je vis de la rente que m'ont laissé mes parents, et je n'ai pas grand chose à faire... Mais si je trouve un travail, ou que l'on m'en propose un, je l'accepterais sans trop de peine je pense. L'ennui... Cette chose si subtile qui se mêle à la flemme. Et votre bar? Où se trouve t'il ? Je m'y suis peut-être rendue, voir si je connais..."

Elle reprit un air rêveur, puis enclencha le pas presque instinctivement vers le marchant qui se tenait un peu plus loin. Elles se retrouvèrent bien rapidement à coté de ce marchant, et l'odeur que dégageait la caburote en une telle heure ne fit que grimacer Evey, qui se retourna en croisant partiellement les bras, puis en reprenant la parole à son tour.

"Vous avez bien eu affaire à des gangs d'après ce que vous avez dit non ? Comment vous avez fait pour vous en sortir, ils ont l'air bien dangereux d'après ce que vous dites. Il est bien vrai.. qu'il m'est arrivée par le passé d'entendre quelques coups de feu, mais je ne me suis jamais retrouvé en vue de cela."

8emeChapitre

Evey parlait mais ne disait pas tout ce qu'elle voulait. La russe comprenait bien par exemple que derrière ce "ou presque..." se cachait quelque chose. Et ce quelque chose d'après ces déductions devait être un manque de liberté. Fallait-il creuser dans cette voie-là ? Elle ne pensait pas, pas tout de suite du moins. Et de plus, elle sentait au fond d'elle que le temps se gâtait, qu'il se passerait bientôt quelque chose et que le temps était comptée. Alors elle réfléchit à ce qu'elle avait après. Elle avait dit qu'elle ne travaillait pas, c'était étrange... Comment quelqu'un pouvait vivre de ce qu'avait laissé ses parents ? De plus, elle n'avait jamais eu de problème ? Avec cette argent qu'elle soit disait avoir ? C'était louche. Mais en même temps, elle disait qu'elle s'ennuayait... Décidément cette personne était vraiment difficile à comprendre. L'albinos voulait savoir où se trouvait son bar, une nouvelle fois elle devait réfléchir aux conséquences de ses paroles. Devait-elle lui dévoiler ? Si oui, elle explorerait peut-être cette piste et trouverait certaines choses qu'il ne fallait pas qu'elle voit. Elle lui parlerait de son bar et ajouterait l'histoire des gangs avec. Elle n'y verrait rien. En tout cas, c'est ce que Elisa espèra. Elle demanda aux marchands ce qu'il vendait. Celui-ci lui répondit qu'il fermait et qu'elle aille voir ailleurs s'il y était. Cette remarque lui déplut et elle l'attrapa par le haut de sa chemise en lui reposant la question, plus énervée. Il répondit finalement qu'il lui restait quelques hot-dog. Elle en commanda un et lui laissa quelques billets en lui disant de garder la monnaie et en le remerciant, sur un ton victorieux et ?sadique?.

"Donc tu voulais savoir quoi ? Où se trouvait mon bar ? Et bien il se trouve dans le quartier russe, je l'ai appelé "Aux flots écarlates" et d'ailleurs je ne sais trop pourquoi."

*Enfin je le sais mais je ne vais pas t'avouer que je suis une sadique, une personne qui aime voir couler le sang. Enfin pas tout de suite... Peut-être plus tard...*

"Bref. D'ailleurs ce coin est dangereux, certains gangs passent de temps en temps boire un verre. Je les sers et les observes. J'écoutes ce qu'il se dit. Puis quand ils ont envie de partir ils partent. Et ça c'est la meilleur solution, parce quand ils ouvrent le feu, il y a intérêt à se planquer et attendre que ça passe. Mais bon... J'aime mon petit bar et puis si je le laissais, comment pourrais-je vivre ?"

La russe avala une partie de son hot-dog et continua sa route. Elle venait de raconter cela comme un fait divers, elle n'y mettait aucune importance, comme s'il ne se passait rien. La routine, quoi. Mais ce sentiment que le temps de leur discussion prendrait fin était toujours là. Il ne la quittait pas. Il prenait même de l'ampleur ! Que pouvait-il y avoir de si important qu'elle est loupé ? Elle n'avait quasiment personne dans ces larges avenues. Avalant une autre bouchée, elle regarda au ciel. Il n'y avait aucune agitation. Les reflets étaient toujours là mais ils ne bougeait pas plus que d'habitude. Elle baissa les yeux vers la femme aux cheveux de neiges. Ce ne pouvait venir de elle quand même ? Non. Mais il ne fallait pas écarter cette possibilité. Elle regarda au loin, et aperçut quelque chose. Une personne adossé à un mur, une jambe en appui sur le même mur en train de fumer. D'apparence, il ressemblait à un jeune homme tout ce qu'il y avait de plus normal. Mais quelque chose attira son attention. La fumée de sa cigarette. En regardant plus attentivement, elle y découvrit un appel, il utilisait la fumée comme un code. Et il lui disait de venir. Qui pouvait être cette personne ? Devait-il venir ? Surement oui, car cette homme semblait la connaître. Elisa se tourna vers Evey. Elle ne devait pas avoir reconnu cet appel. Sa voix sous-entendait qu'elle devait la quitter.

"Excuse moi Evey mais quelqu'un semble m'attendre. Je vais voir qui est-ce."

La russe partit naturellement vers cette homme. Une fois qu'elle serait à ses côtés. Les protagonistes s'en iraient dans une ruelle, et disparaîtront par une porte cachée. De cette façon, si l'albinos la suivait par curiosité, elle ne la trouverait pas. Elle se poserait surement des questions mais ne le retrouverait pas avant un moment...

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[Evey : Désolé de partir de cette façon. Je n'ai pas trouvé mieux sur le moment et il fallait que je partes quelque part en te laissant libre de Rp. Car je pars en vacances demain. Alors tchoos et bonne chance pour la suite de ton Rp.]